Comment embarquer les PME dans la transition durable ?
La transition durable est désormais sur toutes les lèvres. Mais dans les faits, elle concerne surtout les grands groupes. Trop souvent, les PME, pourtant au cœur de notre tissu économique, sont absentes des plans d’action et des feuilles de route. Pourtant, elles représentent 96% des entreprises françaises en nombre (excluant micro-entreprises), et près d’un tiers de l’empreinte carbone du pays, et sont au cœur de la dynamique de nombreux territoires.
Impossible donc de réussir la transition écologique sans elles.
La bonne nouvelle, c’est que les PME veulent agir. Mais elles ne savent pas toujours par où commencer, avec qui, comment structurer leur démarche RSE, ni à quel rythme. Elles n’ont pas toujours le temps, les compétences ou les ressources pour s’y consacrer. Et c’est là tout l’enjeu : comment leur donner les moyens d’avancer, sans complexifier leur quotidien ?
Comprendre les freins… et les vraies motivations des PME
Avant d’agir, il faut comprendre ce qui retient les PME, mais aussi ce qui les motive.
Les obstacles perçus sont bien identifiés :
Le manque de temps. Dans une PME, chacun porte plusieurs casquettes. Le pilotage RSE n’est pas forcément la priorité du jour.
Les contraintes budgétaires. Engager un.e chargé.e RSE ou investir dans un diagnostic paraît souvent trop coûteux.
La complexité perçue. Bilan carbone, double matérialité, taxonomie verte… Ces mots peuvent faire peur ou sembler réservés aux grandes entreprises.
Le manque de compétences. Beaucoup de PME ne disposent pas en interne des expertises nécessaires pour structurer une démarche RSE.
Mais il existe aussi de véritables moteurs d’engagement :
Les valeurs du dirigeant. De nombreux chefs d’entreprise sont personnellement convaincus de la nécessité d’agir. L’envie de contribuer à un impact positif pour leur territoire est bien réelle.
Les attentes des salariés. En particulier des jeunes générations, plus sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux.
La pression des clients et des donneurs d’ordre. Les grands groupes demandent désormais des preuves d’engagement : reporting ESG, clauses environnementales, bilans carbone.
Les obligations réglementaires qui arrivent. Même si elles ne concernent pas directement toutes les PME, la directive CSRD, les nouvelles normes ISO ou les exigences des banques commencent à se faire sentir.
Le besoin de rester compétitif. De plus en plus, la transition devient un levier de différenciation commerciale, voire de survie à moyen terme.
Enfin, un élément souvent sous-estimé : l’effet de groupe. Dans beaucoup de filières, personne ne veut être le premier à bouger, mais tout le monde sait qu’il faudra y aller. Quand une entreprise de la filière passe à l’action, les autres suivent. D’où l’importance de créer de la dynamique collective.
Facteurs humains et culturels : embarquer de l’intérieur
Le facteur humain est central dans toute démarche RSE PME. Contrairement à un grand groupe, une PME repose sur peu de décideurs. Le projet RSE se joue donc souvent dans la tête et le cœur du dirigeant.
Le rôle du dirigeant est déterminant.
Quand le dirigeant est convaincu, tout peut aller vite. C’est pourquoi des dispositifs comme la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) jouent un rôle clé. En réunissant des dirigeants sur un parcours immersif de plusieurs mois, la CEC déclenche souvent un véritable déclic, avec à la clé un engagement fort et structuré. Le changement vient alors “d’en haut”, mais avec du sens. Après, il faut suivre avec méthode et rigueur sa feuille de route.
Mais un dirigeant seul ne suffit pas. Il faut embarquer les équipes.
Cela passe par de la sensibilisation :
Les fresques : Fresque du Climat, Fresque de la Biodiversité, 2tonnes, VivExalto… Ces ateliers collaboratifs permettent en quelques heures de créer une culture commune autour des enjeux environnementaux et climatiques.
Les plateformes d’engagement comme Komeet (ex-Vendredi) ou Mão Boa, qui proposent aux collaborateurs des parcours de sensibilisation, des actions solidaires ou de mécénat de compétences, des challenges collectifs autour des enjeux RSE.
Des temps forts intégrés à la vie d’entreprise : team building responsable, ateliers thématiques pendant un séminaire, journée dédiée avec des associations partenaires… Ces formats ancrent la démarche dans le quotidien de l’équipe, de manière concrète et conviviale.
Puis, par de la formation, avec des modules courts, accessibles et adaptés aux différents métiers de l’entreprise. L’objectif : donner à chacun les clés pour comprendre les enjeux et agir à son niveau, sans jargon inutile.
Enfin, cela passe par une vraie dynamique interne :
Des comités RSE transverses
Des “référents impact” volontaires dans chaque équipe
Des petits projets visibles (réduction déchets, éco-conception, mobilités douces)
L’approche doit rester simple, humaine, adaptée. Il ne s’agit pas de sortir des grands tableaux de bord ESG dès le premier jour. Mais de parler de productivité, d’amélioration continue, de QVCT, de réduction des coûts cachés, de fierté collective.
L’écosystème autour de la PME : savoir bien s’entourer
Une PME ne peut pas tout faire seule. Et elle n’a pas à le faire. Aujourd’hui, un écosystème solide d’accompagnement existe pour l’aider à structurer sa démarche RSE, identifier les bons leviers et trouver des ressources adaptées à sa réalité.
Les chambres consulaires et les fédérations professionnelles jouent un rôle central de proximité.
Les CCI accompagnent les entreprises sur des sujets comme l’énergie, la gestion des déchets, les achats responsables ou la structuration d’une stratégie RSE. Elles organisent également des ateliers, mettent à disposition des référents et orientent vers les dispositifs publics mobilisables.
Les CMA et fédérations sectorielles (agroalimentaire, bâtiment, artisanat, industrie…) développent des programmes d’accompagnement spécifiques par filière, souvent en lien avec les enjeux environnementaux ou sociaux les plus pressants du secteur.
Les Régions sont des acteurs clés du financement et de l’ingénierie de projet.
En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, des appels à projets, des aides à l’investissement ou des dispositifs de montée en compétences sont proposés pour soutenir les PME dans leur transition.
L’Agence de Développement et d’Innovation (ADI Nouvelle-Aquitaine) accompagne concrètement les entreprises régionales dans leurs projets à impact, en lien avec l’innovation, la transformation industrielle ou les transitions écologiques et sociales.
Les OPCO (Opérateurs de compétences) peuvent financer des actions de conseil et d’accompagnement sur les enjeux RSE. Peu connue sur cet aspect, cette possibilité permet pourtant à une PME de mobiliser son budget de formation pour bénéficier d’un accompagnement stratégique ou opérationnel, sur des sujets comme la sobriété, l’organisation du travail ou la QVCT.
Sur ce dernier point, l’ANACT et les ARACT régionales apportent un appui précieux. Elles proposent des méthodologies, outils et aides pour intégrer la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) dans les projets de transformation. Un angle souvent négligé dans les démarches RSE, alors qu’il s’agit d’un facteur fort d’engagement et de performance interne.
Les réseaux territoriaux d’entreprises complètent l’accompagnement de proximité.
Clubs RSE, associations professionnelles, grappes d’entreprises, pôles de compétitivité ou collectifs d’acteurs locaux permettent aux PME d’échanger entre pairs, de partager des bonnes pratiques et de mutualiser des solutions concrètes.
Enfin, les grands donneurs d’ordre deviennent eux aussi des acteurs d’entraînement.
Beaucoup de grandes entreprises accompagnent leurs fournisseurs et partenaires dans une montée en maturité RSE : via des modules de formation, des outils mutualisés, des incitations contractuelles ou des cofinancements de projets. Pour les PME sous-traitantes, cela représente à la fois une pression… et une opportunité.
Pour une PME, il ne s’agit donc pas de partir de zéro, mais de s’appuyer sur l’existant. L’enjeu est de trouver les bons relais, de ne pas avancer seule, et d’activer intelligemment cet écosystème pour faire de la transition un levier de développement, pas une charge supplémentaire.
Financer la transition : des leviers encore sous-utilisés
Parmi les freins les plus fréquents, le coût revient toujours. Pourtant, les aides existent, mais elles sont trop peu connues ou jugées complexes.
Les principaux leviers financiers pour une PME :
ADEME : Subventions pour diagnostics, investissements, études préalables (ex : Tremplin Transition Écologique)
Bpifrance : Prêts verts, diagnostics Décarbon’Action, accompagnements export RSE
Régions : Fonds spécifiques (transition, relance verte, industrie durable)
OPCO (Opérateurs de compétences) : Financement d’actions de conseil stratégique et d’accompagnement à la transition (RSE, QVCT, organisation du travail…), en plus de la formation classique
Appels à projets publics ou privés intégrant des critères environnementaux ou sociaux.
Des conseils pour s’y retrouver :
Passer par un interlocuteur pour le montage de dossier
Commencer par les dispositifs simples
Mutualiser : à plusieurs entreprises, certaines aides deviennent plus accessibles
Chez Marmott, nous accompagnons tous nos clients dans l’obtention des financements
La fiscalité évolue aussi dans le bon sens :
Crédit d’impôt pour investissements “verts”
TVA réduite pour certains travaux
Incitations à la décarbonation dans l’industrie
Enfin, accéder à certains marchés devient un levier financier en soi. Les appels d’offres publics exigent de plus en plus une clause environnementale. Les grands distributeurs demandent des labels ou bilans carbone. Des certifications comme PME+, B Corp, LUCIE, RSE Engagé, ou une bonne note Ecovadis, ouvrent des débouchés commerciaux et rassurent les clients.
La transition est aujourd’hui un investissement à ROI rapide, à condition de structurer son approche, et de savoir activer les bons leviers.
Mesurer, piloter, valoriser : faire vivre la démarche
Pour durer, la transition doit être pilotée. Pas besoin de 50 indicateurs pour commencer. Quelques données bien choisies suffisent à convaincre en interne et à valoriser en externe.
Les bons indicateurs à suivre dès le départ :
Consommation énergétique (kWh, €)
Tonnage de déchets
Déplacements (km pro, types de carburant)
Émissions carbone (tCO2e)
Taux de satisfaction interne, QVCT
Ces indicateurs peuvent être suivis sur Excel au début. Mais des outils simples existent ou des tableaux de bord développés sur mesure avec un.e chargé.e RSE Marmott à temps partiel.
Ce pilotage permet de :
Démontrer un ROI (économies réalisées)
Structurer le plan d’action
Partager l’avancée avec les équipes
Et surtout : de communiquer sans greenwashing.
Les PME peuvent valoriser leur démarche RSE simplement :
Un rapport d’impact court et clair
Un article sur le site web
Des posts LinkedIn sur les résultats
Côté RH, ces preuves d’engagement deviennent un vrai atout :
Recrutement facilité
Fierté des équipes
Fidélisation sur des bases de sens et d’engagement
Enfin, la mesure alimente l’amélioration continue. Elle pousse à innover, à tester, à aller plus loin. La transition durable devient alors un levier de performance, pas un poste de coût.
Une démarche RSE en PME, c’est possible
Faire sa transition RSE quand on est une PME, c’est possible. À condition d’être bien accompagné.
C’est exactement ce que propose Marmott :
Une approche opérationnelle, ancrée sur le terrain
Un accompagnement à temps partiel, souple, accessible
Un rôle de maître d’œuvre de votre démarche RSE : cadrage, pilotage, mesure, valorisation
Des solutions de pilotage simples, adaptées à la réalité des PME
Une veille continue sur les outils, dispositifs d’aides, évolutions réglementaires
Chez Marmott, nous croyons que chaque entreprise peut agir à son échelle. Ce n’est pas une question de taille, mais de volonté, et de méthode.
Nous parlons PME, nous connaissons les contraintes, nous savons ce qui fonctionne. Avec nous, la transition durable devient un projet structurant, fédérateur, rentable. Et surtout, un pas de plus vers une économie locale plus robuste, plus sobre et plus humaine.